Voyages extraordinaires dans les sciences

Radio Laser

Voyages extraordinaires dans le monde des sciences est une émission qui invite des chercheuses des chercheurs de tous horizons. Ils et elles partagent leurs travaux de leur recherche, leurs enseignements pour nous dévoiler leur motivation, leur cheminement , les rencontres qui les ont faites avancer et tout cela avec la volonté de transmettre aux jeunes aussi bien filles que garçons, leur passion afin de susciter chez eux le désir de s'engager sur ces voies. Podcasts réalisés par Jean-Louis Coatrieux et Félix Boulé de Radio Laser read less
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Épisodes

La vigne en Bretagne : rêve ou réalité ?
29-03-2024
La vigne en Bretagne : rêve ou réalité ?
C’est la question posée à Valérie Bonnardot lors de notre dernière émission « Voyages extraordinaires dans le monde des sciences » sur Radio Laser, en partenariat avec Unidivers. A vrai dire, ce n’était pas la seule question… Valérie est enseignante-chercheure en géographie physique et environnement à l’Université de Rennes 2. Membre du Laboratoire Littoral Environnement Télédétection Géomatique (soit en résumé, LETG, UMR CNRS 6554, anciennement intitulé Costel), elle est passionnée depuis toujours par climatologie et météorologie. Originaire de Bourgogne et d’une famille d’agriculteurs et de viticulteurs, ce sont aussi des rencontres qui vont déterminer son chemin et l’amener à soutenir en 1996 sa thèse sur « Climat et vigne », un domaine qu’elle ne quittera plus. Ce chemin se prolonge avec une bourse Lavoisier par un post-doctorat en Afrique du sud à l’Institute for Soil Climate and Water de l’Agricultural Research Council à Pretoria puis comme chercheure à Stellenbosch jusqu’en 2004 (Institute for fruit, Vine and Wine). Des liens encore vivants aujourd’hui. Sa passion pour la vigne mais aussi pour l’enseignement et la recherche l’amène à intégrer le département de Géographie de Rennes 2 en 2012, département dont elle assure la direction depuis 2023. Vous l’aurez compris, ce n’est donc pas une surprise de la voir développer ses projets sur la vigne en Bretagne. L’un de ses projets concerne la création d’un réseau de stations météorologiques et de capteurs dans les parcelles de vigne nouvellement plantées, ainsi que dans les parcelles de vignes sous statut associatif plus anciennes. Il s’agit là d’étudier le climat à l’échelle locale des parcelles, la variabilité interannuelle du climat afin de mieux comprendre la réponse de la vigne (stades de croissance et de maturité des différents cépages) aux conditions locales (exposition, altitude, sol, proximité de la mer) et saisonnière (température, pluviométrie, vents, gel, chaleur, sécheresse etc.). Le but est également d’étudier les évolutions climatiques. Cependant, et contrairement à ce que nous pouvons communément penser, le changement climatique n’est pas le seul facteur du développement de la vigne en Bretagne. Les plantations se multiplient en Bretagne en raison avant tout d’un décret relatif au régime d’autorisation de plantations de vignes intervenu en 2015, même si des parcelles de vignes sous statut juridique associatif ou privé ont été plantées avant cette date. Depuis ce décret, des vignes à but commercial peuvent être plantées dans des régions historiquement non viticoles. Or la Bretagne a un passé en viticulture qui ne pouvait qu’inciter certains acteurs à se lancer. Une manière aussi de diversifier l’économie Bretonne. Alors quels lieux demain en Bretagne ? Le Morbihan est bien sûr le département qui historiquement avait le plus de vignes avant la crise du phyloxéra mais tous sont aujourd’hui concernés. Quels cépages ? Pour les rouges, pinot noir, gamay, grolleau, cabernet … ? Pour les cépages blancs, Chardonnay, Chenin, Solaris, Muscaris ou Sauvignac ? Et pour quelles productions (vin effervescent, vin blanc, vin rouge…) ? Ce sont tous ces sujets et bien d’autres encore que nous explorons avec Valérie. Une chose est sûre, les pionniers sont nombreux et les encouragements tout autant. Parions que les premiers vins, à ce stade encore confidentiels, seront bientôt plus généreusement servis sur nos tables. Jean Louis Coatrieux -------------------------- Pour aller plus loin : https://www.editions-apogee.com/le-savoir-boire/663-renouveau-des-vins-bretons.html https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/vin-bientot-des-grands-crus-bretons_2970699.html https://vigneronsbretons.bzh/ https://www.bretagne.bzh/le-haut-conseil-breton-pour-le-climat/ (Valérie est membre de ce Haut Conseil Breton pour le Climat, une instance initiée par la Région Bretagne) https://climatology.edpsciences.org/articles/climat/full_html/2023/02/climat20232102/climat20232102.html https://www.laciteduvin.com/fr/cite-en-ligne/le-vin-breton-la-renaissance-d-un-vignoble https://www.quae.com/produit/1842/9782759237975/vigne-vin-et-changement-climatique https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/geographie-environnement-nature-au-temps-anthropocene-0
Voyage dans les émotions avec Renaud Séguier
29-02-2024
Voyage dans les émotions avec Renaud Séguier
Ce voyage extraordinaire dans les sciences est consacré aux émotions ou plus précisément à la capture et à la compréhension des émotions. C’est le thème de recherche de Renaud Séguier, professeur à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec et chercheur à l’IETR à Rennes (équipe AIMAC, Artificial Intelligence for Multimodal Affective Computing). Cette école Supélec (ou École Supérieure d’électricité), avant son mariage avec Centrale Paris en 2015, a joué un grand rôle dans la formation et la recherche dans le domaine de l’électronique, de l’automatique et du traitement du signal à partir des années 70 pour la Bretagne. Grande école parisienne au même titre que les Mines et les Télécoms (récemment mariées elles aussi), elle était alors dirigée par André Blanc-Lapierre, académicien, père fondateur du traitement du signal en France. Cette émission est l’occasion pour nous de rendre hommage à tous ceux qui ont joué un rôle décisif dans la création ou l’accompagnement de son premier campus en région dont les amis Yves Quenech’du et Pierre-Yves Arques. Venons-en à Renaud. Il nous raconte son parcours et il est passionnant, lui qui aurait pu à l’origine faire de la danse à l’Opéra de Paris. Or il a trouvé une autre passion, la recherche, et pas n’importe laquelle car il s’intéresse de longue date aux émotions. Celles-ci s’expriment, selon Albert Mehrabian, en grande partie à travers les expressions faciales et le langage du corps (n’est-ce pas là revenir aussi à sa jeunesse ?) et, par ordre décroissant d’importance, grâce au ton et à la voix, et enfin par les mots utilisés, la structure de la phrase... Mais comment capter et reconnaître ces émotions ? Par l’analyse d’image vidéo du visage et de la posture bien entendu, par la reconnaissance de la parole aussi (l’insistance mise sur certains mots, la ponctuation et les temps de silence), la mesure de signaux physiologiques (les battements de cœur par exemple), le suivi du regard… ou encore, mais il s’agit alors d’expérimentations plus complexes, par le recueil et l’analyse des activités cérébrales. C’est cette histoire dont nous parle Renaud, une histoire qui l’aura amené avec ses collaborateurs à cofonder plusieurs entreprises sur le Technopole de Rennes : Dynamixyz en 2010 centrée sur la reconnaissance faciale pour le cinéma et les jeux vidéo ; 3D sound labs en 2015 produisant des casques audio 3D ; Immersive therapy créée en 2017, pour une thérapie sonore visant les acouphènes chroniques ; et enfin, Emobot lancée en 2022 sur le suivi de la dépression. Des entreprises souvent lauréates de prix internationaux ! L’IA dans toutes ces applications a un rôle clé aujourd’hui mais rassurez-vous, il reste du chemin à parcourir pour savoir si vous êtes un peu, beaucoup… heureux ou simplement content, si vous êtes très serein, inquiet, légèrement endormi ou au contraire très excité… et pour les rendre au cinéma, dans les jeux ou utiles pour une meilleure analyse de symptômes et de soins en médecine. D’ailleurs et pour anticiper, Renaud mimera les passages dans tous ces états d’émotion au cours de l’émission et ceci avec la seule aide de la voix ! Quelques liens pour aller plus loin et visualiser quelques animations : https://www.citedia-deveco.com/actualites/que-sont-ils-devenus-retour-sur-dynamixyz/ https://www.youtube.com/watch?v=dVY4nRXizJk https://actu.fr/societe/rennes-start-up-immersive-therapy-developpe-une-application-traiter-acouphenes_15319664.html https://www.emobot.fr/
Retour sur l’histoire des femmes de Bretagne dans la Révolution française
25-01-2024
Retour sur l’histoire des femmes de Bretagne dans la Révolution française
Avec Solenn Mabo, maîtresse de conférences à l’université de Rennes 2. Ces femmes de Bretagne sont-elles trop ignorantes ou dévotes pour rester aveugles aux lumières apportées par la Révolution ? Sont-elles invisibilisées dans les silences de l’Histoire ? Cette Bretagne appartenant aux « terres de refus » est-elle la même dans les villes et dans les champs ? Pour les paysans, les nobles et les bourgeois ? Certes, les protestations, les cris, les violences physiques restent inaudibles quand les armes font la loi. Et pourtant ! Les femmes sont bien présentes lors de troubles lancés pour simplement subsister et de manifestations contre les gens des châteaux, lors de luttes et de révoltes contre les exigences de l’État. Elles ne prennent pas les armes certes mais n’hésitent pas à se munir de pierres et de bâtons. Les clubs politiques installés aussi bien dans les villes que les petites localités comme Landivisiau, Guémené-sur-Scorff et Quintin témoignent ainsi de leur engagement. Quelques figures émergent alors comme celle de Laurence Rapé de Redon. La Révolution marquera-t-elle un profond changement dans leur participation aux affaires de la cité ? Car il leur faut aussi faire face à l’absence des époux, qu’ils soient émigrés ou partis combattre dans les rangs des républicains ou des royalistes. Les études de Solenn Mabo, menées entre archives et enquêtes de terrain dans ces temps de bouleversements sociaux, culturels, religieux et politiques et sur ces temps de guerre commencés en 1792 contre les monarchies d’Europe, que nous apprennent-elles ? Si certaines réponses à ces interrogations sur le genre, l’engagement des femmes, leur place dans la société et l’image qui leur est attribuée, ont parfois de quoi surprendre, ces questionnements restent aujourd’hui d’une grande actualité. Jean Louis Coatrieux Pour en savoir plus Bretonnes en résistance : https://journals.openedition.org/lrf/4306 Genre et armes : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2018-3-page-77.htm Chouannes : https://journals.openedition.org/genrehistoire/2687 Royalistes : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2021-1-page-161.htm
Et si demain l’ADN de synthèse remplaçait le silicium ?
21-12-2023
Et si demain l’ADN de synthèse remplaçait le silicium ?
Tout le monde s’accorde à dire qu’au rythme de nos productions de données textuelles, photos, vidéos, etc. générées par les réseaux sociaux, les médias et toutes les autres sources imaginables, nos solutions actuelles de stockage de données nous conduisent dans une impasse. Rendez-vous compte. 175 Zetta Octets en 2025 (soit l’équivalent de 175 milliards de disques de 1 To) et 2150 Zetta Octets annoncés en 2035 (230 disques par habitants sur terre) ! En 2021, le monde comptait 8000 data centers mais avec une croissance estimée à 20% par an, nous en sommes maintenant certainement très loin ! Leur coût à l’unité est d’environ 1 milliard de dollars sur 10 ans. Un data center consomme de l’ordre de 100 MW/heure et ils pourraient à eux seuls représenter 20% de la consommation totale d’énergie. Et ce n’est pas tout ! La durée de vie des supports de stockage va de 3 à 5 ans pour les disques durs et de 10 à 20 ans pour les bandes magnétiques. Il faut donc transférer régulièrement ces données sur de nouveaux supports ce qui signifie un énorme gaspillage de matériel. Alors que faire ? Les sages nous diront d’arrêter de générer des données inutiles mais seront-ils écoutés ? Rien n’est moins sûr. Que faire donc dans ce cas ? Chercher des alternatives ? Pour répondre à ce défi, l’une des voies ne serait-elle pas d’utiliser de l’ADN de synthèse, à la fois infiniment plus dense et pérenne que les matériaux actuels ? Une nouvelle révolution en marche ? Écoutons Dominique Lavenier, directeur de recherche CNRS, équipe GenScale, Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA), Centre Inria de l’université de Rennes. Pour en savoir plus : Interstices https://interstices.info/stocker-les-donnees-la-piste-prometteuse-de-ladn/ Vidéo France 24 https://www.youtube.com/watch?v=3HqSfIZe5xo Vidéo France 2 https://www.youtube.com/watch?v=spnCsGX38_w ------------------------------------------------------------------------------------------- 1 Zetta octets (Zo) = 1021 octets = 1 milliard de Terra octets (To= 1012 octets) 2 Chiffres d’International Data Corporation
La mécanique selon Enora Denimal Goy, le bonheur de la découverte !
23-11-2023
La mécanique selon Enora Denimal Goy, le bonheur de la découverte !
Enora, toute jeune chargée de recherche à l’Inria (Institut national de la recherche en informatique et automatique) à Rennes, nous explique par quel chemin elle est arrivée à la mécanique. Curiosité de comprendre comment les choses les plus ordinaires de notre environnement fonctionnent, découverte de nouvelles voies de modélisation et des simulation numériques, goût pour l’innovation. Elle nous explique que tout a commencé par une enfance à Chamagnieu (38) puis à Blain (44), suivie de classes préparatoires au lycée Chateaubriand de Rennes avant de partir vers l’Ecole centrale de Lyon. C’est là que ses premiers pas en recherche sont effectués sur un sujet conduit en partenariat avec PSA, sujet qui garde encore sa part de mystère : le crissement de frein automobile. Ses travaux lui vaudront le Prix de thèse CSMA (Computational Structural Mechanics Association qui est, contrairement à ce qu’indique son intitulé, une association Française regroupant plusieurs centaines de membres, universitaires et industriels). Après un post-doctorat à l’Imperial College à Londres où elle s’amuse à travailler sur les moteurs d’avion pour Rolls Royce, elle se retrouve à Rennes pour de nouveaux projets. En écoutant Enora, chacun saura que la recherche permet aussi de mieux se comprendre soi-même, qu’il faut de la patience quand rien ne fonctionne comme espéré mais qu’il y a aussi, au bout du chemin, le bonheur d’aboutir à une solution. Jean-Louis Coatrieux et Félix Boulé Quelques liens utiles : https://www.ec-lyon.fr/ https://www.inria.fr/fr/centre-inria-universite-rennes https://csma.asso.univ-lorraine.fr/ https://www.imperial.ac.uk/ https://www.imperial.ac.uk/vutc/ Exemples en vidéo : - https://www.youtube.com/watch?v=fhGx8MwhkU8 - https://www.youtube.com/watch?v=XggxeuFDaDU - https://www.youtube.com/watch?v=iTFZNrTYp3k - https://www.youtube.com/watch?v=wvJAgrUBF4w&t=74s
Serge Cantat ou la passion des mathématiques
02-11-2023
Serge Cantat ou la passion des mathématiques
Il semblerait que les mathématiciens ont besoin d’un tableau noir à chaque instant auprès d’eux pour vivre pleinement leur vie. Eh bien, cette fois, Serge Cantat ne disposait d’aucune craie à écrire et il a pourtant réussi à nous raconter sa passion pour les systèmes dynamiques, la théorie des groupes et la géométrie algébrique. En prenant des exemples parfois surprenants mais qui nous parlent à tous comme l’évolution du système solaire sur des temps très, très longs, c’est-à-dire des millions d’années. Et aussi des pliages de pentagones, l’art de jouer au Rubik’s cube… Nous en saurons bien sûr plus sur lui. Ses études, les professeurs qui ont beaucoup compté dans sa trajectoire scolaire, son arrivée à Rennes et plus précisément à l’IRMAR (Institut de Recherche en Mathématiques de Rennes, étroitement lié au Centre Henri Lebesgue). Nous évoquerons ensemble les modes de travail collectif en mathématiques, les défis lancés par des conjectures énoncées voilà longtemps dont celle de Federigo Enriques datée de 1894 concernant le groupe de Cremona que Serge a résolue. Ce sera aussi l’occasion de découvrir la multitude d’initiatives de sensibilisation des collégiens et des lycéens comme du grand public aux mathématiques où la rigueur côtoie avec bonheur le ludique. Il en va ainsi des « images des mathématiques » où vous pouvez glisser sur des pistes vertes, bleues, etc. jusqu’à faire du hors-piste. Ou encore de « MATh.en.JEANS » et d’autres que vous trouverez ci-dessous. Jean Louis Coatrieux et Félix Boulé Quelques liens à explorer pour continuer à apprendre et s’amuser : https://irmar.univ-rennes.fr/ https://images.math.cnrs.fr/ https://www.lebesgue.fr/fr/5min (vous y retrouverez un de nos premiers invités, Jean-Pierre Escofier : https://www.lebesgue.fr/fr/node/4871) https://www.mathenjeans.fr/, lauréat de la médaille de médiation scientifique http://www.mathkang.org/concours/, le concours Kangourou est fait pour ceux qui veulent se confronter à des casse-têtes mathématiques intelligents https://www.bnf.fr/fr/agenda/un-texte-un-mathematicien-0 ou https://smf.emath.fr/smf-dossiers-et-ressources/videos-disponibles-cycles-conferences-smf-catalogue?field_tag_claire_target_id_1=501 rassemblant les exposés filmés de la Bibliothèque nationale de France
Cancer, imagerie, thérapie : un tour d’horizon
30-06-2023
Cancer, imagerie, thérapie : un tour d’horizon
Nous vous invitons cette fois, pour la dernière émission de la saison 2022-2023, à un entretien à bâtons rompus avec Patrick Bourguet, ancien directeur du centre de lutte contre le cancer de Rennes et professeur de biophysique à l’université de Rennes. Nous parlerons de ses études et de métiers, des passerelles permettant par exemple de rejoindre la médecine à partir des filières d’écoles d’ingénieurs. D’une formation en particulier, peu connue, de radiophysicien (ou physicien d’hôpital) et d’autres encore tournées vers l’accompagnement des patients. Nous aborderons beaucoup d’autres sujets à commencer par l’organisation des soins en France et dans le monde. Un clin d’œil en passant à Eugène Marquis, chirurgien, visionnaire et fondateur voilà un siècle (!) du centre rennais dédié au cancer. Centre de lutte contre le cancer de Rennes (au centre) Nous évoquerons les progrès considérables réalisés en imagerie médicale et plus précisément en médecine nucléaire avec l’arrivée des Tomographes par Emission de Positons (TEP ou encore PET, Positron Emission Tomography) et des PET-scan, couplant PET et Scanner X. Cancer du sein. À gauche, une coupe TEP sagittale, à droite des coupes transverse avec de haut en bas, l’image TEP, le scanner et les images superposées Nous parlerons aussi de l’évolution impressionnante des thérapies, dont la radiothérapie et l’immunothérapie, et des perspectives nouvelles qui s’offrent à court terme. Impossible bien sûr de ne pas aborder avec lui la Ligue contre le cancer, où il a eu et a encore d’importantes responsabilités, et de ses actions de formation, de communication dans les écoles et vers le grand public. Belles vacances à vous ! Jean Louis Coatrieux et Félix Boulé
Si vous aimez faire des bulles et de la mousse, écoutez Isabelle Cantat…
30-05-2023
Si vous aimez faire des bulles et de la mousse, écoutez Isabelle Cantat…
… Elle vous dit tout. Vous ne les regarderez plus, ces bulles et ces mousses, comme avant, comme des choses insignifiantes. Et il y en partout autour de nous ! Des bulles de savon pour le bain ou de la mousse à barbe. Des bulles de champagne ou bien des mousses de bière. Pensez aussi mousses au chocolat. Vous apprendrez que ces petites choses légères et si fragiles ont une existence bien à elles dont la fin reste mystérieuse et très aléatoire. Si, bien entendu, vous ne les avalez pas par gourmandise pour les plus succulentes. Isabelle vous en fera des films et des histoires. Elle vous racontera que de l’eau circule entre les bulles, qu’entre une intuition scientifique ou une hypothèse et sa démonstration ou pas sur le plan expérimental, il y a parfois du chemin à faire, un chemin vers la découverte et quelque part vers l’émerveillement du monde. Incidemment, Isabelle est Professeure à l’Université de Rennes, membre de l’Institut Universitaire de France et elle vient de recevoir la médaille d’argent du CNRS. Pas question pour elle de dormir des deux oreilles sur un matelas en mousse ou de tout autre matériau. Mais pourquoi ne pas se rêver en cosmonaute ? Isabelle porte un projet de recherche financé par le Conseil Européen de la Recherche. Les projets de ce type (il y en a très peu chaque année en France) concernent des recherches exploratoires visant à repousser les frontières de la connaissance. Passionnée et passionnante. Ne restez pas dans votre bulle, écoutez-la ! Pour plus d’information https://www.univ-rennes.fr/actualites/isabelle-cantat-nouvelle-beneficiaire-dune-bourse-dexcellence-erc https://www.univ-rennes.fr/actualites/isabelle-cantat-plongee-au-coeur-de-la-mousse
Des Pouilles à la Bretagne, les Gigahertz de Mauro Ettore
14-04-2023
Des Pouilles à la Bretagne, les Gigahertz de Mauro Ettore
Mauro Ettorre est chercheur CNRS dans l’un des grands laboratoires bretons en technologies numériques, l’IETR (en toutes lettres, Institut d'Electronique et des Technologies du numéRique). Cet institut couvre un domaine de recherche très large autour de l’électronique, des télécommunications et des technologies pour le numérique. Référence nationale et internationale, l’IETR a aussi plusieurs particularités dont celle d’être implanté sur plusieurs sites en Bretagne (Rennes, Saint Brieuc, Lannion, Coëtquidan) et en Pays-de-la-Loire (Nantes, Angers, La Roche sur Yon. Outre le CNRS, il dispose aussi de nombreuses tutelles académiques (CentraleSupélec, INSA Rennes, Nantes Université et Université de Rennes). Les travaux de l’IETR s’appuient sur des plateaux techniques et des plateformes métrologiques ou technologiques de haut niveau. Citons par exemple M²ARS (en caractérisation et prototypage de systèmes rayonnants), en microélectronique, NanoRennes, PIMA pour l’ingénierie multimodale aéroportée, le plateau ME-RISE de Monterfil pour les technologies radio HF, la plateforme MATRIX pour les matériaux multifonctionnels, etc. Mauro, après nous avoir raconté quel chemin l’a amené de son petit village des Pouilles à la Bretagne, nous brossera rapidement le portrait de son Institut puis le paysage global des télécommunications. Fibre et sans fil, micro- et macro-antennes, réseaux, etc. Qu’est-ce qu’une bande de fréquences ? Comment se répartissent-elles ? Que fait-on avec une chambre anéchoïque ? … Puis nous abordons avec lui les grands enjeux. Que seront les constellations satellitaires dans le futur ? Le 5 GHz aujourd’hui mais 6, 7, 8… pour demain ? Quelles conséquences sur le plan énergétique, économique et social ? Quels sont les risques à anticiper en particulier sur le plan sécuritaire ? Que pouvons-nous espérer des fréquences Terahertz, mille fois plus élevées que les GHz ? Il nous parlera enfin de ses projets sur les antennes, son sujet de recherche, du bonheur qu’il trouve dans son métier de chercheur. Une certitude : Mauro est un passionné ! Jean-Louis Coatrieux, et le maître du temps, Félix Boulé. Les adresses à ne pas manquer https://www.ietr.fr/videos-de-presentation-de-lietr https://www.espace-sciences.org/sciences-ouest/333/actualite/un-avion-a-l-universite https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-pour-ses-vingt-ans-l-institut-d-electronique-inaugure-un-nouveau-centre-a-la-pointe-888b46d0-3a88-11ed-9b76-9edc71c5adb1
Langues-cultures, approches plurielles
16-03-2023
Langues-cultures, approches plurielles
Nous avons tous des a priori, des préjugés, fondés ou pas, conscients ou inconscients. Il y en a beaucoup sur la langue/les langues et ce n’est pas seulement parce que nous sommes ici en Bretagne. Le plurilinguisme, clé indispensable ouvrant les portes de l’avenir et du monde ? Apprentissage très tôt des langues ? Préalable à l’intégration ? A la fierté de soi ? L’occasion s’offre à nous d’en débattre avec Stéphanie Clerc Conan. « De mère bretonne immigrée en Provence et de père provençal d’origine piémontaise, les langues de ma famille sont « le » breton, « le » piémontais, « le » provençal et un français teinté de formes empruntées au provençal », nous dit-elle. Maitresse de conférences habilitée à diriger des Recherches à l’Université Rennes 2 après un parcours qui l’aura amenée de Marseille à Avignon puis à Aix et enfin à Rennes en 2017, au département Communication et dans l’unité de recherche CELTIC-BLM (Centre d'études sur les Langues, Territoires et Identités culturelles. Bretagne et Langues minoritaires), ce n’est donc pas un hasard si ses travaux concernent l’apprentissage des langues. Les questions posées sont en effet cruciales compte tenu de l’immigration en Europe où deux évolutions divergentes, voire contradictoires sont constatées : l’une de renforcement de la centration sur la langue unique dite nationale ou officielle de la part des États et d’une partie majoritaire des opinions publiques, l’autre de recommandations et de production d’outils didactiques pour le maintien et le développement du plurilinguisme dans ces États de la part des chercheurs, des éducateurs, d’organismes à vocation éducative et culturelle comme le Conseil de l’Europe et le CELV (Centre Européen pour les Langues Vivantes). Ses travaux en didactique des langues, du français en particulier en contact avec des langues minoritarisées dites de la migration (algérien, tamazight, turc…), l’ont orienté vers la recherche-action dans des établissements scolaires où la proportion d’enfants nouvellement arrivés en France ou que l’on dit « issus de l’immigration » et d’enfants de parents français des classes populaires, est élevée. Stéphanie nous parle ainsi de ses expériences auprès d’apprenants migrants ou enfants de migrants, de co-éducation plurilingue et interculturelle, de l’importance de pratiques de création dans l’apprentissage des langues (théâtre, radio , arts plastiques, ateliers d’écriture…). Elle nous décrit comment la biographie langagière prenant la forme d’un récit de vie (avec pour fil conducteur mon histoire et ma relation avec les langues : moi et les langues de ma famille, de mon environnement social ; moi et la première langue de scolarisation ; moi et l’apprentissage des langues à l’école) peut aider à cet apprentissage et rompre des rapports de discrimination et d’exclusion. Une langue n’est jamais « une » mais plurielle, mouvante, ouverte aux contacts, métissées. Cette langue peut-elle être appréhendée sans intégrer ses usages sociaux et les représentations sociales existantes ? L’enjeu n’est-il pas d’acquérir confiance et estime de soi, plaisir et partage pour mieux avancer dans l’apprentissage scolaire et plus simplement encore, dans l’apprentissage de la vie en société ? Écoutez Paroles d’école, une émission lancée en octobre 2011, coordonnée par Claude Richerme-Manchet, associant au moment de sa création sept classes d’écoles primaires de Toulon (France) dont 5 en Réseau Ambition Réussite et onze enseignants intervenant en cycle 3 (élèves âgés de 8 à 11 ans). >> http://www.radio-active.net/podcast-paroles-d-ecoles-8274 Jean-Louis Coatrieux et le maître des horloges, Félix Boulé ------------------- A l’écoute et parfois en images N’hésitez pas une seule seconde ! La Convivialité : http://www.laconvivialite.com Émissions France Inter Tu parles, animée par Arnaud Hoedt et Jérôme Piron : https://www.franceinter.fr/emissions/tu-parles - Le participe passé, pourquoi changer ? Question posée à différents linguistes et professionnels de la langue : Philippe Hambye : https://www.youtube.com/watch?v=S0Zo3X88H4Y Jean-Louis DUFAYS : https://www.youtube.com/watch?v=_FmrWFPkOfc A lire Maitrise du français et intégration - Des idées reçues, revues et corrigées, Philippe Hambye et Anne-Sophie Romainville, brochure, téléchargeable gratuitement en ligne : https://www.google.fr/books/edition/Maitrise_du_fran%C3%A7ais_et_int%C3%A9gration/_eZIDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&pg=PT2&printsec=frontcover https://www.cairn.info/publications-de-St%C3%A9phanie-Clerc%20Conan--662157.htm?WT.tsrc=pdf
Et si nous parlions de notre terre… avec Philippe Davy !
16-02-2023
Et si nous parlions de notre terre… avec Philippe Davy !
Cette émission est un hommage à Jean-Pierre Brun, Professeur à l’Université de Rennes, un des meilleurs géologues de sa génération, spécialiste de la tectonique des plaques, disparu beaucoup trop tôt. Quand nous nous promenons le jour, que voyons-nous dans les paysages ? Plaines, collines, montagnes, rivières, lacs, glaciers, estuaires… Quand nous levons les yeux la nuit, où nous situons-nous entre les planètes, les étoiles et les galaxies ? Et quand nous creusons le sol, ne serait-ce qu’un peu, que trouvons-nous ? Ce sont tous ces espaces et ces temps derrière et devant nous, leurs histoires en somme, qu’embrassent les sciences de la terre. Bien sûr et comme souvent, puisqu’il faut définir chaque chose précisément pour pouvoir se comprendre, ces sciences emploient des noms savants mais, finalement, pas si savants que ça pour certaines. Si géologie, paléontologie, pétrologie, pédologie, géomorphologie, géodésie demandent quelques éclaircissements, la volcanologie (c’est-à-dire les volcans, les geysers, les fumerolles, les éruptions volcaniques, les magmas, les laves, etc.) et la sismologie (tremblements de terre et propagation des ondes à l'intérieur de la Terre) n’en ont guère besoin tellement ils nous sont familiers. En un mot, cette fine pellicule à la surface des continents qui enveloppe notre planète Terre et sur laquelle nous vivons mérite toute notre attention car elle conditionne la vie de tous les organismes vivants. Qualité et quantité des ressources en eau, richesse des sols pour l’agriculture, réserves géologiques, notamment énergétiques et métaux rares, tous ces éléments et beaucoup d’autres sont soumis à une pression toujours plus grande par les activités humaines. Surexploitation des ressources, réduction de la biodiversité, dégradation des milieux posent la question de notre devenir même et celui de toutes les espèces. Philippe Davy, Directeur de recherche au CNRS, ne peut pas nous emmener voyager partout mais il peut déjà nous en raconter beaucoup. Géosciences Rennes, le laboratoire pluridisciplinaire des Sciences de la Terre et de l'Environnement qu’il a dirigé et où il travaille, s’intéresse aux processus géologiques et à l’évolution des surfaces continentales aux échelles de temps longues, ainsi qu’au fonctionnement et à la dynamique de notre environnement naturel sur des échelles de temps humaines. Les questions sociétales sont aussi traitées par le biais de la mise en place des ressources (eau, énergie, minerais), de l’impact potentiel de l’homme sur les milieux (e.g., polluants émergents) et des risques naturels. Actuel directeur de « Fractory », un laboratoire commun CNRS-Université de Rennes-Itasca, Philippe a reçu le prix Dolomieu du Bureau de Recherches Géologiques et Minières 2021 de l’Académie des sciences. Spécialiste de la modélisation des systèmes géologiques et environnementaux, il développe des recherches sur la genèse de leur complexité spatiale et sur leur dynamique. Il s’intéresse aux réservoirs géologiques fracturés, aux processus thermo-hydro-mécaniques, à l’érosion des reliefs et aux instabilités fluviatiles. ------------------------------------------------------------------------------------------- Nous avions avec nous trois jeunes invités de 3ème. Un entretien-bonus a donc été réalisé consacré à leurs questions à retrouver dans Fabrique Ton Podcast ! Pour en savoir plus https://geosciences.univ-rennes.fr/les-geosciences-en-un-clic#p-647 https://www.insu.cnrs.fr/fr/identifier-les-enjeux-futurs-les-prospectives-scientifiques https://fractorylab.org/ https://osur.univ-rennes.fr/ https://www.univ-rennes.fr/actualites/disparition-de-jean-pierre-brun Jean-Louis Coatrieux
Marion et Carlos, deux jeunes chercheurs à Rennes nous parlent de leur passion
12-01-2023
Marion et Carlos, deux jeunes chercheurs à Rennes nous parlent de leur passion
Nos meilleurs vœux tout d’abord, via Radio Laser et Unidivers, à toutes celles et tous ceux qui se passionnent pour l’émission Voyages extraordinaires dans le monde des sciences. A toutes celles et tous ceux aussi qui nous ont permis de rêver en 2022 sur des sujets aussi divers que la Fabrique des héros et des héroïnes, les océans et le climat, les cohortes mères-enfants, le langage des animaux, la chimie verte, la biodiversité, la chirurgie cardiaque, les microtechnologies, etc. Pour fêter cette nouvelle année nous vous proposons une première : écouter deux jeunes chercheurs parler de leurs trajectoires et de leurs travaux de recherche, parler de leurs émotions lors de la présentation de leurs résultats dans une conférence internationale. Tous les deux travaillent au Laboratoire Traitement du Signal et de l’Image (LTSI) à l’Université de Rennes 1, une unité de recherche de l’Inserm, dirigée par Mme Mireille Garreau, professeure et pendant de longues années auparavant par M Lotfi Senhadji, Professeur. Marion Taconné vient de Guérande, ce magnifique pays de mer, de sel et de marais. Cela ne l’a pas empêchée au fil de ses études de voyager puisqu’elle a choisi d’entrer dans le programme Erasmus qui l’aura emmenée en Suède. Ses travaux de thèse (elle entre dans sa dernière année) portent sur l’insuffisance cardiaque et sont dirigés par Mme Virginie Le Rolle, maître de conférences (MCU), et M Erwan Donal, professeur et praticien hospitalier (PUPH) au CHU Pontchaillou à Rennes. Carlos Sosa Marrero vient, lui, des Canaries, cet archipel magique de 7 îles principales et d’une poussière d’autres au large de la côte Nord-Africaine qui abrite plus de 2 millions d’habitants. Carlos a fait le choix de venir à l’IRMAR (l’Institut de Mathématiques) pour son Master de mathématiques appliquées puis de faire une thèse au LTSI sous la direction de Renaud de Crevoisier (PUPH) et Oscar Acosta (MCU). Carlos est maintenant docteur et poursuit ses travaux de recherche dans le même domaine comme post-doctorant, le traitement par radiothérapie de la prostate en lien étroit avec le Centre Eugène Marquis. Marion et Carlos nous racontent le quotidien d’un(e) chercheur(se) et leur rêve demain de continuer ce métier. Jean-Louis Coatrieux
La fabrique des héros et des héroïnes
17-12-2022
La fabrique des héros et des héroïnes
L’entretien de décembre de l’émission « Voyages extraordinaires dans le monde des sciences » est consacré aux travaux menés par Anne Gangloff, Maître de conférence en histoire ancienne à l’Université de Rennes 2 et membre d’une unité de recherche, le CReAAH ("Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire", UMR 6566 ). Anne est titulaire de la chaire Jean Monnet FABER, "Transmission et création d'une culture commune européenne : la fabrique des héros" . La fabrique des héros et des héroïnes, un sujet intrigant s’il en est… Anne Gangloff nous fait ainsi voyager de l’Antiquité à nos jours en compagnie de personnages illustres, Euripide, Homère, Héraclès… et d’autres moins connus comme Diotogène, auteur d’un des trois traités néopythagoriciens « Sur la royauté », Dion de Pruse dit « bouche d’or », Ménandre le Rhéteur, connu pour son traité sur l’éloge… C’est l’occasion de comprendre quelle figure donner à un héros. Modèle, légende, mythe … Et que faut-il entendre par « fabrique » ? Y avait-il dès l’Antiquité une volonté de les construire ? Quelle place occupent alors les femmes ? Les hommes illustres au Louvre, les Reines de France et les femmes illustres au jardin du Luxembourg… [1] https://creaah.cnrs.fr/ [2] https://erasmus-plus.ec.europa.eu/fr/opportunities/opportunities-for-organisations/jean-monnet-actions/jean-monnet-chairs [3] https://www.univ-rennes2.fr/article/anne-gangloff-remporte-chaire-jean-monnet Comment cette fabrique a-t-elle évolué dans le temps et jusqu’à aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela nous apprend de nous ? Chaque pays européen a ses héros et ses héroïnes. De Jules César à Don Quijote en Espagne, de Garibaldi en Italie à Churchill en Angleterre, Vercingétorix en France… Parlerions-nous d’héroïne maintenant pour Marie Curie et Simone Veil ? Et ce voyage dans le temps avec Anne Gangloff nous amène pour beaucoup d’aspects à notre actualité. La mémoire, les caricatures, corps physiques vs symboliques, éducation… Là encore, que pouvons-nous apprendre du passé dans une société où tout semble de plus en plus éphémère ? Félix Boulé anime sur Radio Laser une autre émission à succès « Et nous, liserons », cette fois littéraire, où il reçoit des autrices et auteurs de tous horizons. Jean-Louis Coatrieux est internationalement connu pour ses travaux en imagerie médicale, modélisation de systèmes complexes et intelligence artificielle. Il est aussi écrivain et a publié de nombreux ouvrages (romans, récits, nouvelles, essais, etc.) notamment aux éditions La Part Commune, Apogée et Riveneuve.
L'océan est-il le maître du climat ?
24-10-2022
L'océan est-il le maître du climat ?
Introduire Paul Tréguer notre second invité de la saison 2022-2023 est une gageure tellement sa vie a été riche de science et de responsabilités assumées au niveau régional, national comme international. Il ne nous en voudra pas si nous nous limitons ici à quelques évènements clés (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Tr%C3%A9guer). Curieusement, il débutera sa carrière par la chimie avant de basculer vers ce qui sera la passion de sa vie, l’océanographie. Il développe une discipline qui n’en est pas encore une, la biogéochimie marine, avec une attention particulière à l’océan Austral et à l’océan Antarctique. Paul Tréguer est mondialement reconnu pour ses travaux de recherche sur le cycle du silicium dans l’océan, notamment présentés dans les revues scientifiques Nature et Science. Ses travaux scientifiques sont distingués par l’Académie des Sciences (médaille Georges Millot en 2013) et par l’American Geophysical Union AGU (Fellow en 2016). Il répond dans cet entretien à des questions que le monde entier se pose aujourd'hui. L'océan est-il le maître du climat par ses capacités de régulation thermique et d’absorption du gaz carbonique ? Comment pouvons-nous agir sur l’océan pour atteindre les objectifs des accords de Paris (COP 15) ? Quelles réponses apportent les océanographes d'aujourd'hui au niveau international en s'appuyant sur le pôle mondial de sciences et technologies marines situé en Bretagne ? Ces questions très sérieuses ne l’empêchent pas de prolonger cet entretien par des voyages, en particulier en antarctique, avec quelques points inédits de la conquête du pôle sud par Amundsen, Scott et Shirase avec lesquels il vous fera rêver. Références et documents à ne pas manquer : -Sur le thème "Conquêtes antarctiques": "Trois marins pour un pôle" (Paul Tréguer, éditions Quae, 2010) et "Conquêtes antarctiques" (Guy Jacques et Paul Tréguer, 2018) -Sur le thème "Océans et climats", "Océans - évolution des concepts" (Guy Jacques, Paul Tréguer, et Herlé Mercier, éditions ISTE, 2020) et le film Euroceans accessible par le lien: https://filesender.renater.fr/?s=download&token=00b94055-6b7b-4c54-a9d7-3a1e8250bd3d … et pour d’autres aventures La vie sous la glace : une oasis au pôle Sud avec Laurent Chauvaud et Erwan Amice, Editions Quae, 2013. Journal d'un océanographe - sur le rebord du monde, Editions Elytis, 2018 Conquêtes antarctiques, en co-auteur avec Guy-Jacques, CNRS éditions, 2018 Océans - évolution des concepts, en co-auteur avec Guy-Jacques et Herlé Mercier, ISTE éditions, 2020 Douze contes pour deux pôles (https://www.reperes-evolutiondumonde.fr/, 2020 Dans les pas de deux géants, Editions Librinova, 2020
La chimie verte : Un entretien avec Ludovic Paquin
29-09-2022
La chimie verte : Un entretien avec Ludovic Paquin
Notre premier invité pour la reprise des émissions « Voyages extraordinaires dans les sciences » est un chimiste, Ludovic Paquin. Il a plusieurs cordes à son arc comme vous allez le découvrir. Il travaille à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR) de l’université de Rennes 1. Pour les esprits curieux et passionnés d’histoire, vous trouverez ici (https://iscr.univ-rennes1.fr/fr/notre-histoire, une page écrite par son directeur Marc Fourmigué) non seulement celle de la chimie rennaise mais aussi celles des sciences. Ainsi, la Faculté des Sciences de Rennes s’installe en 1840 dans l’aile droite, au premier étage de l’Hôtel de Ville de Rennes actuel, avec Faustino Malaguti comme titulaire de la première Chaire de Chimie. La Faculté voyagera après du Musée des Beaux-Arts en 1856 à la place Pasteur, dans un bâtiment construit de 1888 à 1898 par les architectes Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray avant de se déplacer sur le campus de Beaulieu. Une longue histoire donc pour cet Institut (UMR 6226) créé en 2006 associant le CNRS, l’Université de Rennes 1, l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes (ENSCR) et l’Institut National des Sciences Appliquées de Rennes (INSA). Un des plus importants de France avec près 500 personnes, dont environ 140 enseignant-chercheurs, 60 chercheurs CNRS et 80 Ingénieurs et Techniciens, et des équipes réparties sur Beaulieu et Villejean mais aussi à l’IUT de Lannion. Les recherches s’inscrivent dans plusieurs grands domaines clés et en particulier (i) les éco-matériaux/éco-procédés, visant à la réduction de l'empreinte carbone, par exemple via la valorisation de matières naturelles biosourcées (pour la chimie fine et les polymères) ou via des procédés innovants (par catalyse, chimie verte…), (ii) les processus de conversion d'une énergie (chimique, solaire, électrique, …) en une autre au cœur des enjeux actuels des énergies renouvelables et de leur stockage (par exemple les diodes électroluminescentes, les capteurs dans l'infra-rouge, les batteries) et (iii) en santé, la conception de molécules d’intérêt pharmaceutique pour la thérapie et/ou le diagnostic. Ludovic Paquin nous raconte tout ça mais il nous parle surtout de ses propres travaux. Ils s’inscrivent dans ce qui s’appelle aujourd’hui la chimie verte, apparue dans les années 1990. Ses principes ont pour objectif de supprimer ou du moins de réduire l’utilisation de substances néfastes à l’environnement ou à la santé. C’est le cas des solvants organiques. Tout l’enjeu, qu’il nous expliquera, est donc de concevoir des composés biodégradables, non toxiques et de préférence de fabrication simple et peu coûteuse. Il a aussi une autre passion, celle de transmettre le goût des sciences. Vous avez peut-être entendu parler de la main à la pâte, une initiative lancée en 1996 par un de nos prix Nobel, Georges Charpak. Son objectif (https://fondation-lamap.org/), inspiré du programme américain Hands-on, met l’accent sur un enseignement des sciences fondé sur l’expérimentation, l’observation et le questionnement pour lutter contre l’échec scolaire et la violence dans les quartiers défavorisés. Les maisons pour la science (https://maisons-pour-la-science.org/), auxquelles Ludovic participe, regroupent en réseau scientifiques et pédagogues pour la mise en place d'actions de développement professionnel pour les enseignants du premier et du second degré en sciences et technologie. L’objectif est d’aider les professeurs à pratiquer de manière active, attrayante et contemporaine les sciences et les technologies dans leurs classes. Vous, d'où vous venez, quelles études, pourquoi la chimie... l'ISCR Vos thèmes de recherche Les enjeux pour la chimie demain (y compris mais pas seulement le biodégradable) Les maisons de la science. Pourquoi, comment, qui... Un sujet qui vous tient à cœur pour la société et les jeunes...
Pelagie une histoire de meres et d-enfants en bretagne
03-06-2022
Pelagie une histoire de meres et d-enfants en bretagne
Quelques mots d'introduction tout d'abord. L'une des plus belles réalisations de ces dernières années en recherche à Rennes est sans aucun doute la création de l'Irset. Cet Institut de recherche en santé, environnement et travail a été ouvert en 2009 et il est porté conjointement par l'Université de Rennes 1, l'Inserm et l'Ecole des hautes études en santé publique. Il dispose de multiples partenariats universitaires et hospitaliers en métropole et aux Antilles. Implanté sur Villejean, ses locaux s'élargiront encore en 2023 pour accueillir les 350 chercheurs et personnels administratifs et techniques. Sa création doit beaucoup à un chercheur de talent, de surcroit visionnaire, Bernard Jegou, trop tôt disparu. Rassembler dans un projet de cette ampleur autant d'acteurs de la recherche, convaincre les institutions du bien-fondé d'une telle démarche, trouver les financements nécessaires à sa fondation, est tout simplement une gageure. Le pari a ici été tenu. Un colloque en son hommage se tiendra d'ailleurs le 7 juin à Rennes. L'Irset est une structure de recherche unique en France par son envergure et ses thèmes de recherche, tous en prise avec des sujets particulièrement critiques pour l'avenir, de la santé au travail (troubles musculo-squelettiques, facteurs psychosociaux…) à la santé environnementale (expositions à des perturbateurs endocriniens, aux agents chimiques et microbiologiques…). C’est donc un tout petit coin du voile sur ces activités que nous allons lever avec Charline Warembourg, chargée de recherche Inserm à l’Irset. Elle va tout nous dire en effet sur Pélagie, une étude lancée voilà 20 ans en Bretagne. Une longue histoire donc, or raconter des histoires à travers des entretiens avec des chercheuses et des chercheurs de toutes disciplines, les écouter exprimer leurs motivations, leurs passions, parler de leurs rencontres, de leurs travaux, tel est l’objet de Voyages extraordinaires dans le monde des sciences, une série d’émissions créée par Jean-Louis Coatrieux, lui-même chercheur, et co-animée par Félix Boulé. Informer, faire découvrir ces mondes qui dessinent ceux de demain, motiver les jeunes, filles et garçons, à s’engager sur ces chemins en toute liberté, voilà ce que nous cherchons avec ces Voyages. Des entretiens en co-diffusion Radio laser / Unidivers.fr. Il est temps maintenant de partir avec elle à la découverte de ce que sont l’épidémiologie et bien d’autres choses. Ainsi, savez-vous à quoi correspond une cohorte ? Celle de Charline et de l’équipe Elixir à l’Irset s’intitule Pélagie et concerne les mères et les enfants de Bretagne (soyons modestes, 3421 femmes enceintes et enfants). Pourquoi une telle étude ? Comment se met en place un tel projet ? Avec quels partenaires ? Quelles en sont les règles légales ? Comment se fait le recrutement des volontaires ? Et comment travaille-t-on dans Pélagie ? Quelles sont les données collectées ? Où sont-elles stockées ? Qui y a accès ? Comment sont-elles protégées ? Quelles méthodes pour les analyser ? Impossible d’éviter bien entendu des questions sur lesquelles Pélagie a peut-être déjà répondu et sur leurs conséquences en pratique. Des recommandations pour les pouvoirs publics et les usagers, des interdictions de produits… ? L’étude Pélagie se poursuit… pour analyser le rôle des polluants chimiques sur notre santé cardiovasculaire et métabolique. Suivez-la ! Bel été à toutes et à tous et rendez-vous en septembre pour de nouveaux voyages ! -------------------------------- Quelques liens utiles www.pelagie-inserm.fr www.irset.org